Il y a notre port d’immatriculation : Saint Malo, en l’honneur des racines de l’Homme dont, hasard de la génétique, notre cadette semble avoir intégralement héritées sous la forme d’une détermination farouche et d’un regard noir à faire retraverser la Manche à la nage à tout Anglois qui se dresserait sur son chemin.

Il y a notre port d’attache : Le Havre, dans lequel nous sommes arrivés un peu par hasard, par ce que c’était « le port de Paris » (et c’est vrai que c’est bien pratique un port à un peu plus de deux heures de la maison – modulo le trafic sur le périph’ ou les éternels travaux sur la ligne SNCF) et auquel nous nous sommes attachés (haha) pour son dynamisme architectural et culturel autant que pour la gentillesse de ses habitants.

Et puis il y a Binic, notre port de cœur, petite ville de carte postale à l’embouchure de l’Ic dont on peine à imaginer aujourd’hui qu’elle fut l’un des plus grands centres de Terre-neuvas il y a un plus d’un siècle. Blottie tout au fond de la baie de Saint Brieuc, la mer en part parfois très loin à marée basse : tellement loin que, certains jours, les portes du port n’ouvrent pas... tellement loin que, ces mêmes jours, ribambelle pourtant amarré dans le port en eau et non dans le port d’échouage, pose sur le fond... tellement loin qu’ « aller mettre les pieds dans l’eau » prend les airs d’une expédition au milieu des algues et des coquillages.

Et puis surtout, à Binic, il y a M&R, amis tant chéris qu’ils font partie de la famille et, depuis quelques mois, bonnes étoiles suspendues au-dessus du départ de Ribambelle, tour à tour base arrière (le luxe du tiercé douche chaude/apero joyeux/lit douillet après une journée à récurer le bateau !) boat-sitter, colis-sitter, cat-sitter et tellement plus encore.

Et vous, si vous veniez à Binic ?

On vous conseille de venir par beau temps, faire le tour du port et de la jetée avant de vous installer à la plage. « Notre » plage, c’est celle de l’avant-port – à choisir à marée basse ou descendante car elle se réduit comme peau de chagrin à marée haute – d’abord parce qu’elle est tellement jolie lovée dans une petite anse et surplombée de cabines de bain colorées, ensuite parce qu’elle paraît plus sauvage avec sa vue sur le sentier des douaniers qui court vers Saint Quay Portrieux (autre activité vivement recommandée !et surtout parce que l’on peut vraiment se prendre pour des corsaires en y allant avec, au choix, un tunnel ténébreux ou un escalier presque effacé qui permet « d’attaquer » la digue par les rochers !

Si vous aimez l’animation, n’hésitez pas à venir un jeudi matin, jour de marché ou à consulter le programme de la ville qui proposent en saison plusieurs festivals plutôt très sympas (on a testé la fête de la morue et « Grain d’Pirates », vraiment chouettes).

Et enfin, bien sûr... « j’ai une adresse ! ». Enfin deux :

• Le radeau, magasin d’accastillage (oui nous y étions environ quatre fois par jour ces dernières semaines pour trouver une manille, 1m50 de dynema, une ligne de pêche, des pontets, des bouts, un pinceau, ...) mais dans lequel vous trouverez aussi un grand rayon vêtements marins, une jolie sélection déco de mer et un coin BD marine qui fait mes délices ;

• Bonvent (nouvelle adresse que nous avons même réussi à tester avant M&R !), 8 quai Surcouf : une déco canon, fraiche et chaleureuse, marine mais pas premier degré, une carte courte, inventive et absolument délicieuse et un service encore un peu en rodage mais déjà adorable et efficace. Pensez à réserver (nous on avait oublié et on a eu une table que parce que l’homme sait très bien faire les yeux doux !).